Colonisation
de la mare
La mare
va très vite être peuplée par un nombre impressionnant d’organismes unicellulaires (protozoaires) et de petits invertébrés microscopiques qui
vont réguler l’équilibre écologique de celle-ci et amorcer la chaîne alimentaire.
La plupart du temps, ces organismes sont apportés sans le vouloir avec la végétation; on pourra même accélérer le processus en
"inséminant" la mare avec quelques seaux de vase provenant d’une zone humide des environs.
Après ces représentants de la micro-faune, beaucoup d’autres animaux coloniseront spontanément la mare et transformeront la pièce d’eau en un
milieu grouillant de vie. Parmi ceux-ci, les plus nombreux seront sans doute les insectes : une fois installés aux abords de la mare, certains y séjourneront
le restant de leur vie (dytiques, punaises aquatiques ...) alors que d’autres ne
s’y rassembleront que pour pondre leurs oeufs (libellules, phryganes, moustiques
...). De nombreuses espèces d’insectes passent ainsi par un stade larvaire
adapté à la vie aquatique avant de se disséminer vers de nouvelles zones humides, une fois devenus adultes.
On voit donc que, contrairement à la végétation, la colonisation animale de la mare s’établit d’elle-même assez rapidement.
Dans la mesure où toute
introduction animale risque de perturber fortement l’équilibre biologique du milieu et d’entraîner un bouleversement profond de la vie de la mare, il y a
lieu de ne pas y introduire d’animaux.
En particulier, on veillera à ne pas introduire de poissons dans les mares de petites dimensions (surface inférieure à 25 m²). En fait, ces derniers risquent
fort de concurrencer les autres espèces animales car ils consomment énormément
d’oxygène; qui plus est, ce sont des prédateurs hors pair capables en peu de temps d’anéantir les populations d’insectes de la mare
(libellules
notamment) et de bouleverser complètement la chaîne alimentaire !
Pire encore, certaines espèces ont la fâcheuse habitude de remuer la vase, ce qui rend l’eau trouble et, dès lors, empêche la lumière de pénétrer dans
l’eau et perturbe le développement de la vie animale et végétale (dépérissement
des plantes, appauvrissement en oxygène, etc.).
Si votre jardin est situé dans un environnement qui leur est favorable, les batraciens
(grenouilles, crapauds et tritons) viendront d’eux-mêmes coloniser
votre mare. Ceci est généralement les cas s’il existe d’autres zones humides
dans les environs, c’est-à-dire dans un rayon de 1 ou 2 kilomètres. Dans le cas contraire, la tentation sera forte de réintroduire soi-même têtards,
grenouilles et tritons. Ces animaux ont des exigences écologiques très pointues
(besoin d’une aire de chasse et de sites d’hibernation autour de la mare) et, si celles-ci ne sont pas remplies, ils seront très vite condamnés à mourir
dans un coin de votre jardin !
Signalons enfin que tous les batraciens, leurs larves (têtards) et leurs oeufs sont protégés par la loi sur la conservation de
la nature et qu’il est dès lors interdit de les prélever et de les transporter.
La seule exception que l’on pourrait faire à la règle de "non-introduction
d’espèces animales" concerne les escargots d’eau (planorbes et limnées).
Comme leur faible pouvoir de dispersion les empêche de coloniser des milieux nouvellement créés et comme ils jouent un rôle capital dans la
décomposition de la matière organique, il peut être intéressant de prélever
quelques exemplaires dans la nature (étang ou marécage) et de les introduire dans la mare.
Sources
: documentation de la région wallonne, notes et photos personnelles.
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